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vendredi 4 novembre 2011

Vins du Roussillon & Brownie tout chocolat


Pour arriver au domaine de la Perdrix, nous devons traverser le plus grand vignoble au monde, celui du Languedoc-Roussillon, sur presque toute la longueur. Vu de l’autoroute, le paysage est dominé par les vignes qui, à cette période de l’année, sont en train de se parer de jolies couleurs dorées et cuivrées. De temps en temps, les éoliennes viennent animer le paysage, faisant concurrence aux pins maritimes qui, balayés sans cesse par les vents dominants, laissent l’impression qu’ils ont tous poussé inclinés vers la mer méditerranéenne qui se dessine au loin.


Le domaine, situé en plein cœur du vignoble du Roussillon, affiche fièrement les teintes chaleureuses de cette ocre rouge et orange symbolique pour la région. Il est un peu surprenant de se retrouver devant une cave flambant neuve au beau milieu de nulle part, entre Thuir et Trouillas. Bien que de tels noms se prêtent aisément aux jeux de mots trop faciles, il s’avère que Trouillas a été l’un des premiers villages catalans et que c’est justement ici qu’ont été réalisés au XIIIe siècle les premiers vins doux naturels grâce à une des activités peu banales du célèbre médecin Arnau de Villanova, alias Arnaud de Villeneuve.

Après quelques minutes de conversation avec les propriétaires, nous apprenons que le domaine familial, datant de 1820, a été situé dans le village jusqu’à récemment. M. et Mme Gil l’ont repris en 1997, après un virage par Paris et Londres. C’est une famille très dynamique qui n’économise pas les efforts pour transmettre sa passion pour le vin, mettant pour cela en route une grande variété d’idées : soirées jazz, dégustations à thème, … et amassant aussi pas mal de déceptions. Heureusement, la passion et l’amour pour le défi restent plus forts que l’amertume.

Les propriétaires nous accueillent dans la salle de dégustation qui propose une large gamme des vins de Roussillon. Derrière, dans l’immense cave, les jus de raisin issus des cépages typiques catalans (Grenaches, Carignan, Macabeu et autres Muscats) sont lentement transformés en une large gamme de vins.

Il y les vins du pays qui se déclinent en blanc, rouge et rosé, puis les cuvées prestige élevées plus au moins longtemps en fût de chêne, et enfin les rivesaltes, ces vins doux naturels qui prennent toute leur spécificité dans les fûts exposées à l’extérieur, à la merci des vents violents et des brulants rayons du soleil.


Les vins sont ensuite enfermées dans des bouteilles aux jolies étiquettes joyeuses et expressives qui attirent l’œil et donnent envie de les emporter.


Les vins qui ont subi un traitement plus soigneux portent des étiquettes « plus sérieuses ». Pour le blanc, c’est cette même perdrix courant de toutes les forces que lui permettent ses courtes pates que l’on voit sur l’emblème du domaine. Il s’agit d’un dessin du grand-père de M. Gil, vigneron, chasseur et peintre célébrant la nature du midi et ses perdrix rouges qui ont également donné l’idée du nom du domaine.

La cuvée prestige J.P. Pons est nommée d’après un illustre arrière grand-père, l’écrivain et poète Joseph-Sébastien Pons (ou Josep Sebastià Pons). Un recueil de ses poèmes a trouvé placé à côté des bouteilles qui enferment le vin homonyme.
 
La boutique propose aussi des produits du sud – ma chère gelée de piment et des sauces pimentées du pays basque, du miel, du chocolat, des confitures et une huile d’olive extra vierge produite en Andalousie qui serait parmi les 5 meilleures huiles d’olive du monde et que les plus grands chefs cuisiniers du monde s’arracheraient.

La gamme des vins étant trop large pour pouvoir tout goûter, nous choisissons de déguster deux blancs de la cuvée J.S. Pons. On se demande pourquoi, nos préférences se portent vers le vin qui a vieilli plus longtemps. Ces vins généreux et boisés sont à déguster avec des produits de la mer. Le vigneron propose de les accorder avec deux plats : Daurade rôtie et pommes de terre primeur, et Bouchées de Langouste en Aubergine au parfum de girofle.
Nous goûtons aussi le rouge L’Empreinte, un vin très foncé, charnu et riche en aromates de fruits noirs et de bois. Il tire autour de 15°, ce qui suffit à me faire tourner la tête dès la première petite gorgée, et ce en dépit des extraordinaires accompagnements : du lomo (saucisson sec ibérique) et du magret de canard séché d’un goût exquis à tomber par terre.


Pendant ce temps, un client à l’accent chantant de la Réunion n’économise pas ses louanges pour le Rivesaltes ambré. Allez, on va le goûter aussi, quoi qu’il arrive. Petite remarque, Rivesaltes est l’une des appellations des Vins Doux Naturels élaborés par un procédé (le mutage) consistant à ajouter de l'alcool vinique au jus de raisin en cours de fermentation. De cette manière, ces vins conservent une partie de la douceur naturelle du fruit. Après le mutage, notre vin a passé 40 mois en vieux fûts de chêne sous le soleil. Il est très aromatique, avec des notes de fruits secs et de noix.  
Avant de partir, M. Gil nous offre un Rivesaltes Grenat qu’il nous suggère de goûter en accompagnement d’un bon gâteau fort en chocolat.

Nous avons alors accompagné le vin de ce Brownie au chocolat noir que j’ai préparé hier : une sensation inoubliable !


Brownie tout chocolat

Pour 16 carrés :

100 g de chocolat noir,  100 g de beurre, 150 g (3/4 cup) de sucre, 1 sachet de sucre vanillé, 2 œufs,  83 g (2/3 cup) de farine, 1 pincée de sel fin.

Préchauffez le four thermostat 6 (180°).

Faites fondre ensemble le beurre et le chocolat cassé en morceaux dans une petite casserole au bain-marie.

Hors du feu, ajoutez le sucre en poudre, le sucre vanillé, puis un à un les œufs battus en omelette et enfin la farine avec le sel.

Tapissez un moule de papier cuisson. Versez la préparation dans le moule et enfournez pour 15 à 20 mn à feu moyen.

Laissez refroidir le brownie, puis démoulez et découpez en carrés.

Servez avec un Rivesaltes Grenat.

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