Parmi les
événements les plus intéressants du festival M.A.D. étaient les Masterclass animés par une trentaine
de chefs méditerranéens de renommée. En fait, ces masterclass étaient des présentations donnés par les
professionnels : le public pouvait observer leurs moindres gestes dans les
miroirs placés au-dessus de la scène ou sur les écrans qui retransmettaient les
événements en temps réel.
J’ai suivi la présentation
de Dina Nikolaou, la célèbre chef
gréco-française qui possède un restaurant à Paris (Evi Evane), anime plusieurs émissions télé, a un site internet populaire (en
grec) et est auteur d’une dizaine de livres culinaires de succès.
Tout en dispensant
des conseils et des astuces avec générosité et beaucoup d’humour, la chef Dina Nikolaou a préparé un plat grec traditionnel
revisité :
Poulpe confit à l’huile d’olive, tarama de boutargue
et purée de fèves
Le poulpe :
Le poulpe évidé et nettoyé a été d’abord cuit dans une
casserole à fond épais sans eau à très basse température pendant 45 minutes. La
chef a conseillé d’utiliser toujours du poulpe congelé car la congélation permet
d’attendrir sa chair, « sauf si vous n’êtes pas Grec, parce que seuls les
Grecs savent préparer le poulpe frais de manière qu’il ne soit pas caoutchouteux ».
Après la cuisson, le poulpe a été découpé en gros morceaux, et ces derniers ont
été transféré dans une autre casserole contenant une bonne quantité d’huile
d’olive grecque (environ une bouteille de 7,5 cl) bouillante où l’on avait ajouté
des brins de fenouil, des feuilles de laurier et une gousse d’ail non épluchée.
Comme le poulpe est naturellement salé,
on n’a pas ajouté de sel. Ensuite, il a été laissé
confire à température moyenne pendant au moins (me semble-t-il) une bonne
demi-heure.
La purée de fèves :
Des petites fèves sèches décortiquées ont été mises à cuire
dans de l’eau avec un demi-oignon coupé en quatre et une
gousse d’ail non épluchée. Vers la fin de la cuisson, elles ont été
assaisonnées de sel et de poivre. Quand les fèves sont devenues tendres, elles
ont été passées au robot et ont été colorées avec 1 cuillère de crème de
betterave (préparée avec des betteraves rouges cuites avec de l’ail et de
l’huile d’olive pendant 40 minutes dans un four à 180°C, puis mixées).
Le tarama de
boutargue :
La boutargue
(ou poutargue) est une spécialité méditerranéenne à base œufs de mulets salées
et séchées, puis enveloppées dans de la cire d’abeilles. Pour préparer son
tarama revisité (que l’on fait d’habitude avec des œufs de cabillaud - et avec
des colorants artificiels qui donnent la couleur rose que nous retrouvons chez
le tarama vendu au supermarché), la chef a d’abord enlevé l’enveloppe de cire
de la boutargue, puis la découpée en tranches fines. Elle a préparé le tarama à
l’aide d’un robot, mixant la boutargue avec de la mie de pain trempée et bien
essorée, du sirop de citron à la vanille (remplaçant le jus de citron),
quelques cuillères à soupe d’eau et quelques cuillères de l’huile aromatisée qui
a servi à confire le poulpe. Tout a été fait à l’œil jusqu’à l’obtention de la
consistance (assez liquide) et de la saveur désirée.
Ensuite, l’assiette a été dressée et décorée de quelques feuilles de
betterave et de « pousses de soja » (haricot mungo).
La chef a suggéré
de servir ce plat avec du vin blanc grec résiné (retsina) de nouvelle
génération.
Ça devait être intéressant de les voir cuisiner !
RépondreSupprimerAimant le poulpe cette recette où on le fait confire me plait beaucoup :)
Oui, c'était une présentation très belle et très instructive !
SupprimerEt zut ! Je ne savais pas que ça avait lieu, sinon je n'étais pas très loin, je serais venue ! Tu as dû te régaler avec les yeux :)
RépondreSupprimerMoi, j'ai appris presque par hasard que ce festival aura lieu ! Je suis très contente que j'ai pu y aller, je me suis vraiment régalée !
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