Début
septembre, quand on part de bon matin faire « juste un petit tour » à
son marché, on a beau essayer de se convaincre qu’on ne se laissera pas tenter,
tant il est difficile de résister aux fleurs de courgettes et autres merveilles
ressortis exprès pour dissiper notre angoisse de la rentrée. En même temps, se
dit-on, pourquoi se priver, les pluies arriveront bientôt, et ce sera fini pour
tous les légumes qui poussent en plein champ.
Aussi, j’ai pris dans la volée
quelques courgettes qui gardaient encore leurs fleurs au bout. Et puis, j’ai
acheté plein de tomates (ce sont peut-être les dernières ? ...) un peu
trop mûres pour être mangées crues, mais qui feront excellente sauce, et un
bouquet de basilic, pour mettre quelques feuilles fraiches dans la sauce et
sécher le reste pour l’hiver, et même un bouquet de verveine qui n’a rien à
faire ici, mais que j’ai prévu de sécher avec lui, il s’est invité donc sur la
photo, aussi.
L’idée
des beignets de fleurs de courgettes farcis au fromage me tentaient depuis un
bon moment, mais mon premier avec de la mozzarella n’a pas été très
convaincant. Dans les versions romaines de la recette, on intègre un anchois
salé à côté de la mozzarella. Je pensais que c’est un caprice romain, dans les
recettes de Rome, on utilise les anchois à tort et à travers. Mais j’ai
constaté que mes beignets étaient un peu fades et manquaient de sel, l’anchois
salé a donc sa raison d’y exister (cependant, j’ai toujours du mal à marier du
poisson et des produits laitiers). J’ai alors pensé à la feta, un fromage assez
délicat mais plus savoureux et plus salé, et cette fois, nous avons beaucoup
aimé. J’ai testé aussi une version de farce feta-persil frais, c’était très
bien aussi, mais je ne peux pas dire que c’est elle que nous avons préféré …
les deux étaient très bonnes, en fait.
Pour
la panure, je me suis inspirée d’une recette trouvée dans l’un de mes blogs
favoris, « Le manger » de Camille Oger, qui vient du livre La cuisine du Comté de Nice de Jacques
Médecin. Elle ressemble beaucoup à ma panure habituelle mais est un peu plus
liquide et plus aérienne, car ici le blanc d’œuf est battu en neige. Camille
présente ses beignets avec une petite sauce tomate au basilic frais « pour
fainéants » à base de concentré, vous pouvez la consulter sur son blog si
vous voulez (lien ici). En fainéante modérée, j’ai fait cette sauce avec les tomates
fraîches que j’avais acheté le matin, et elle était à tomber. Vous ne la verrez
pas sur les photos pourtant, une sauce tomate n’a rien de séduisant quand il
faut utiliser le flash pour la photographier (et oui, la lumière du jour
décline déjà rapidement, il faut s’y faire). Et c’est vrai aussi que les
beignets de fleurs de courgettes, contrairement à ce qu’on aime s’imaginer,
n’ont rien d’un plat léger (à ne pas être mangé le soir quand on souffre de
brulures d’estomac), et la sauce tomate n’arrange aucunement cela. Au cours
d’un deuxième essai, j’ai servi mes beignets au déjeuner, avec une grande
salade de tomates, et c’était parfait.
En
fouillant dans les recettes de beignets de fleurs de courgettes, il m’a semblé
qu’il restait à clarifier (au moins) un dernier point : faut-il enlever le
pistil des fleurs des courgettes, ou pas ? La plupart des auteurs
prétendent qu’il soit amer, et j’ai vu seulement Camille Oger ne pas être d’accord
avec eux sur ce point. Mais d’abord, il faut noter que les fleurs de courgettes
qu’on achète en bouquet (sur tige) sont mâles, elles ne possèdent donc pas de
pistil, mais des étamines. Seuls les fleurs femelles (celles qu’on prélève sur
les courgettes) ont des pistils. Puisque le matin j’avais eu la faiblesse
d’acheter les deux types de fleurs, j’ai au moins eu la possibilité de tester
cette information. J’ai donc enlevé les pistils et les étamines et je les ai
panés individuellement. Aucun n’était amer. Les étamines ne présentaient pas un
grand intérêt, en revanche les pistils avaient un bon goût … de courgette. Je
ne vois que deux explications : soit (presque) tout le monde a répété la
même information sans la vérifier, soit cela dépend de la variété de courgette.
Il y a peut-être une troisième, on ne sait jamais … En tout cas, c’est clair
que pour pouvoir farcir les fleurs, il est plus simple d’enlever les étamines
et surtout le pistil qui est charnu et assez volumineux.
Beignets de fleurs de courgette
farcis à la feta
Pour 1 bouquet de fleurs de courgette
(cette quantité de panure m’a suffi pour un bouquet de 12 fleurs + 3) :
40 g. de farine
5 cl de lait froid
1 petit œuf
½ c. c. d’huile d’olive
1 pincée de sel
Poivre du moulin
Environ 120 g de féta
Facultatif : 3-4 brins de persil
Huile de friture
Préparation :
Au cas vous avez acheté vos fleurs de
courgette en bouquet, coupez la tige et le calice (les 5 triangles verts
rugueux sous la fleur). Rincez rapidement les fleurs, enlevez les étamines (ou
le pistil, pour les fleurs femelles) et laissez égoutter sur un linge.
Coupez le fromage en même nombre de
dés que celui des fleurs de courgette dont vous disposez. Placez un dé de
fromage par fleur. Vous pouvez en même temps glisser une-deux feuilles de
persil à côté.
Pour préparer la pâte, séparez le
blanc et le jaune d’œuf. Battez le blanc en neige et réservez. Dans un bol de
taille moyenne, battez le jaune avec l’huile d’olive, ajoutez la farine, le sel
et le poivre et mélangez en rajoutant progressivement le lait. Lorsque la pâte
devient lisse, incorporez délicatement le blanc battu en neige.
Chauffez l’huile dans une cocotte de
taille moyenne. Prenez les fleurs par la base et trempez-les dans la pâte afin
de bien les enrober, en prenant soin en même temps d’emprisonner la farce. Laissez
le surplus de pâte s’écouler avant de plonger les beignets dans le bain d’huile.
Faites-les cuire en retournant régulièrement jusqu’à une couleur dorée.
Sortez les beignets sur papier
absorbant. Servez-les tièdes avec une sauce tomate, ou avec une salade de
tomates.
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