J’ai fait mon premier Banana Daiquiri, un cocktail à
la fois frais, gourmand et équilibré. Cependant, ce n’est pas cela qui est le
plus intéressant dans cette histoire, mais plutôt le fait que je l’ai préparé
en suivant les instructions d’un vrai professionnel.
J’ai eu l’occasion de faire cette expérience au cours
d’une présentation récente de rhums* et whiskies* de la Maison du whisky,
à l’épicerie fine Au Père Simper. Nous étions une dizaine de personnes à
nous lancer à tour de rôle dans la préparation de cocktails à base d’un rhum
agricole blanc de la Martinique (Neisson
55%), d’un rhum antillais ambré (British navy Pusser's rum), d’un single
malt écossais produit par la distillerie Loch Lomond (Inchmurrin 15 ans) et d’un whisky japonais à base de mais (Nikka coffey grain whisky). Au début,
nous étions un peu surpris d’utiliser des produits aussi qualitatifs (et aussi
chers) pour la préparation de cocktails. Mais, comme nous avons mixé ces
alcools exclusivement avec des fruits frais ou des bitters (« qui
rehaussent la saveur des spiritueux comme le whisky et le rhum »), nous
avons pu facilement constater que le caractère particulier de chaque boisson
était très présent. En fait, ici s’applique la règle selon laquelle
« Pour faire un bon cocktail, il faut de bons produits » (Tiens, c’est
exactement pareil dans la sphère culinaire).
Les représentants de la Maison du whisky nous ont
donné encore beaucoup d’autres informations et règles importantes – que je n’ai
malheureusement pas pu retenir dans la fièvre de la préparation de mon Banana
daiquiri. Mais avant de vous donner sa recette, voyons d’abord ce qu’est un
daiquiri.
Le daiquirì est un cocktail que l’on prépare
principalement avec du rhum blanc (cubain, au départ), du jus de lime (ou
citron vert), du sucre blanc de canne et d’une grande quantité de glace. A
partir de cette base, on a créé au cours du temps plusieurs variations, parmi
lesquelles sont les très populaires Daiquiri à la fraise et Daiquiri à la
banane.
J’ai trouvé l’histoire sur l’origine du daiquiri dans
un excellent livre cubain de 1948** que nous a offert un ami ayant vécu à Cuba. À l’intérieur, on peut lire l’histoire racontée par un ingénieur, F. D.
Pagliuchi, au journal El Pais :
Un jour, M. Pagliuchi
a été reçu par un autre ingénieur, M. Cox, le directeur des essais des mines de
Daiquiri situées près de Santiago de Cuba, pour discuter autour d’un verre. Les
seuls ingrédients dont ils disposaient étaient le rhum Bacardi, les citrons
verts, le sucre et les glaçons. Ils ont mélangé ces ingrédients et ont obtenu
un cocktail frappé très frais. Pagliuchi l’a trouvé très agréable et a demandé
: « Comment s’appelle ce cocktail ? » Cox lui a
répondu : « Un Rhum Sour », se référant au Whisky sour, un cocktail
américain préparé avec du whisky, des citrons, du sucre et des glaçons. Mais
Pagliuchi a répliqué : « C’est un nom trop général. Pourquoi ne
l’appellerions-nous pas Daiquiri ? »
Les deux ingénieurs se
sont plus tard rendus dans le bar « Club Americano » à Santiago de
Cuba et ont demandé un daiquiri. Le barman leur a rétorqué qu’il ne savait pas
ce que c’est. Alors, Cox lui a expliqué comment faire le cocktail, en insistant
sur le fait qu’il doit être bien frappé et servi très frais. Les ingénieurs ont
ensuite demandé à tous leurs amis de commander des daiquiris à chaque fois
qu'ils vont au bar. C’est ainsi que le daiquiri a été popularisé à Santiago de
Cuba, avant de passer à la Havane et de devenir mondialement connu.
** « El arte del cantinero. Los vinos y los
licores. » de H. I. Sanchez, imp. P. Fernandez y Cia., S en C., 1948
Banana Daiquiri
Ingrédients (pour 1 verre) :
1/2 banane fraîche (pas trop mûre)
10 ml de sirop de sucre de canne
(nous avons utilisé du Canadou)
20 ml de jus de citron vert
45 ml de rhum blanc (dans notre cas, du
Neisson)
Des glaçons
Ustensiles :
Un pilon
Une petite planche à découper et un
couteau
Un doseur
Un presse-citron
Un shaker composé de deux parties (shaker Boston) et une
passoire à cocktail
Une passoire fine
Un verre (coupette) très froid
Méthode :
Épluchez et coupez la banane en
rondelles. Placez-la dans la partie basse du shaker (le verre à mélange)
et écrasez-la avec le pilon.
Mesurez 10 ml de sirop de sucre avec le doseur
et versez-le sur la banane. Pressez un demi-citron vert avec le presse-citron,
mesurez 20 ml de jus et ajoutez-le dans le shaker. Mesurez et rajoutez 45 ml de
rhum.
Mélangez et transférez dans la partie
haute du shaker (la timbale). Complétez de glaçons.
Fermez la timbale du shaker avec le
verre à mélange par un coup sec : avec l’action du froid, le verre à
mélange se colle à la timbale, rendant le tout totalement hermétique. Frappez
vigoureusement une douzaine de fois, en tenant fermement le shaker avec les
deux mains. Une buée se formera alors sur les parois du shaker. Ouvrez le
shaker par un petit coup sec, donné sur la paroi de la timbale à proximité du
bord.
Placez la passoire fine au dessus du
verre refroidi à l'avance et passez le liquide, en retenant les glaçons à
l’aide de la passoire à cocktail.
Exprimez un zeste de citron vert
au-dessus du verre.
Le verre est suffisamment beau en
lui-même, il est donc inutile d’ajouter des décorations.
Merci à Yoann de La Maison du whisky pour les conseils et les
précisions, et pour la relecture de ce billet.
J'adore ce cocktail! A la banane en plus...
RépondreSupprimerJe connaissais pas mais je pense que je vais le faire, 'mais pas pour moi, je suis trop petite pour l'alcool... Je le lèverais au pire, ça a l'air tellement bon, avec de la banane...
RépondreSupprimerÇa te dirait de participer au défi de saison? Ça me ferrait vraiment plaisir!
http://copinescuisine.wordpress.com/2014/02/19/defi-de-saison-nouveau/
ca faisait bien longtemps que je n'étais pas venue par ici, mais quel plaisir de revenir!
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