Au cours de nos derniers
séjours à Paris, nous avons tenté plusieurs fois d’aller chez Urfa Dürüm –
d’abord influencés par notre fille qui avait goûté et aimé leurs sandwiches, puis
par l’émission « No reservations »
de Anthony Bourdain – mais chaque fois, la vision de l’impressionnante file
d’attente devant l’établissement nous dissuadait. Puis, nous sommes passés par
là un jour de grande pluie et nous avons pu entrer presque tout de suite.
Il nous fallait tout de
même attendre un petit quart d’heure, car ici tout est préparé sur commande. En
revanche, on pouvait observer quasiment toutes les étapes de la préparation des
plats, et cela représente toujours un spectacle captivant.
Chez Urfa Dürüm, vous
avez le choix entre deux types de « sandwiches », à emporter ou à
manger sur place : le lahmacun et
le dürüm.
Selon wikipedia, source peu fiable mais parfois unique, « le lahmacun est un plat … constitué d'une mince feuille de pâte circulaire sur laquelle est disposée une farce de viande hachée (le plus souvent de l'agneau) et de légumes finement découpés (tomates, poivrons, oignons) et incluant également des plantes aromatiques (persil, basilic, coriandre) », alors que « Le dürüm, mot d'origine turque qui veut dire littéralement « enroulade » signifie plus globalement toute sorte de préparation enroulée dans une galette turque. »
En grande partie, le goût
unique des deux spécialités est dû à la préparation « comme
autrefois » des lahmacuns et des
pains plats pour les dürüms. Ils sont pétris sur
place, puis cuits dans le four à pierre.
Dans quelques minutes, ils ressortent d’ici
brulants et couverts de cloques noires.
Les dürüms peuvent être garnis de
brochettes de poulet ou de l’agneau que l’on fait griller sur braise.
Il
existe aussi une version végétarienne (mais j’ignore sa composition).
On leur ajoute aussi quelques
légumes frais qu’on vient d’éplucher et trancher dans la cuisine qui s’ouvre
sur le restaurant.
Nous avons choisi des dürüms au poulet et nous avons même eu
la chance de trouver une table pour nous installer. Les tables sont très basses
et on s’assoit sur des petites chaises traditionnelles en forme de X - qui ne
sont pas aussi inconfortables qu’elles laissent présumer. De toute façon, avec
le monde qui afflue sans arrêt, il est difficile de s’y éterniser.
L’ambiance est sobre et a
l’air authentique, avec ses meubles en bois, ses objets "d'époque", ses poutres et pierres apparentes
et son carrelage bariolé.
Remarquant mon intérêt
pour l’établissement, le personnel m’a informé que le bâtiment date du XVIème
siècle - mais que « tout l’intérieur a été refait ». Quand au restaurant,
il serait ouvert en 2007 (et pas au XVIème siècle, comme on m’a d’abord
suggéré). Je craignais un peu que, comme cela
arrive souvent dans les restos flattés et médiatisés, le personnel
serait lassé de répondre aux questions des clients et de se voir sans cesse photographié,
mais ici tout le monde était très gentil. On m’a en plus proposé de m’approcher
pour prendre des photos des brochettes qui grillaient sur la braise derrière le
comptoir, un geste que j’ai fort apprécié.
Les sandwiches au poulet étaient
aussi très bons. La viande que l’on a grillée sur le charbon de bois a obtenu
un goût unique appelant des souvenirs refoulés, et le pain qui venait de sortir
du four à pierre était une merveille. Le tout était complété de quelques
morceaux de tomates et d’oignons agrémentés de persil frais, une combinaison
que j’affectionne beaucoup. Et heureusement, il n’y avait aucune sauce ajoutée,
ce qui rendait ce sandwich frais et savoureux presque léger.
Urfa
Dürüm
58, rue du Faubourg-Saint-Denis75010 Paris
Le sandwich végétarien se compose de tomates, de salade, d'oignon, de persil et de fromage de type feta ! :)
RépondreSupprimerMerci pour l'information, c'est très gentil !
SupprimerJe suis tentée!
RépondreSupprimerl'adresse a l'air top. j'adore ces "pizzas" que j'ai découvertes en Arménie. avec un trait de citron et de la coriandre, on s'en régalait
RépondreSupprimerL'endroit est très sympa, mais il est très prisé et il faut s'armer de patience !
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RépondreSupprimerLes lahmacun sont un peu la pizza des turcs : on en fait jusqu'au Liban voire plus loin.
RépondreSupprimerLes dürüm peuvent contenir ce que l'on veut (en fait c'est le contenant de sandwichs au kebab en Turquie, un peu comme en France où on utilise des pains pita comme contenant).
Lahmacun, dürüm et beaucoup d'autres mets délicats concoctés dans les cuisines des palais des Sultans Ottomans, se sont répandus depuis ce qui est aujourd'hui la Turquie vers les pays du Proche et Moyen Orient. Et chacun y a ajouté ou non son petit grain de sel et en a revendiqué la propriété, parfois jusqu'à déposer des AOC et cie (ex de la feta, alors que ce fromage est fabriqué dans tous les pays des Balkans à la Turquie ; mais les Grecs l'ont nationalisé pour des raisons politiques et financières ; de même pour les baklava alors qu'ils sont nés dans les cuisines ottomanes de Topkapi).
Voilà c'était pour rendre à César ce qui est à César.
Donc ces sandwichs fort appétissants ne sont pas forcément kurdes.
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