mardi 3 mai 2011

Réminiscences pascales & Aigrillade Saint Gilloise

Il est devenu assez difficile de continuer à écrire mon blog depuis que j'ai repris le travail, mais une fois que j'ai accepté de donner libre cours à ma grande passion pour l'art culinaire, je ne veux plus m'arrêter. Cette initiative est très vite devenue une affaire de famille : mon mari et ma fille me soutiennent comme toujours et me recadrent quand je pars vers un excès verbal inconcevable pour une mère de famille respectable, participent encore plus aux préparations et tâchent de prendre des myriades de photos qu'il faut ensuite trier, sans se priver de faire des remarques et commentaires plus au moins hilarants. Depuis toujours, nous aimons cuisiner ensemble et nous nous sommes encore plus pris au jeu. C’est ça qui me fait le plus plaisir, c'est que ce blog n'est pas le fruit d'une activité solitaire qu'on exerce seul dans son petit coin, mais qui implique tout le monde à la maison. A ma grande surprise, tous nos amis aussi se sont montrés très enthousiastes par mon blog et me soutiennent au lieu de râler quand je leur pose plein de questions et que j'essaie de prendre en photo tous les délicieux plats avant qu'ils ne refroidissent dans les assiettes.
J'ai ainsi pris beaucoup de retard pour raconter cette soirée (et début de nuit) extrêmement agréable que nous avons passé le dimanche de Pâques. Nous étions avec le couple d'amis franco-allemand dont j’ai déjà parlé, ainsi qu’avec la sœur et le beau-frère de Richard, venus d'Allemagne exprès pour cette grande fête qui reste avant tout une fête familiale. Expatriés que nous sommes, nous souffrons le plus pendant ces périodes festives de la solitude et de l’absence de nos proches parents et amis d'enfance, et pour nous c’était un grand plaisir de passer cette soirée avec des amis. Nous avons aussi pu partager les traditionnels plats pascaux que nous avons pris le plaisir de préparer avant : les œufs peints en rouge, les biscuits et le pain brioché encore chaud qui se sont retrouvés en toute beauté sur la jolie table parmi œufs sucrés et lapins. 


Nous avons entrainé tout le monde dans la bataille avec les œufs : c'est une tradition qui vient de chez nous - au lieu de cherchez les œufs cachés, les enfants (et même ceux qui ne le sont plus) choisissent l’œuf peint qui leur semble le plus résistant et tapent avec lui sur celui du voisin pour le casser, en essayant de ne pas trop tricher ou au moins de ne pas se faire prendre.
Après la désignation du vainqueur (en l'occurrence, ma fille), nous avons utilisé les œufs pour la traditionnelle salade pascale.

Salade pascale

Ingrédients pour 8 personnes : 

* une laitue romaine,
* une botte d’oignons nouveaux,
* une demi-botte de radis,
* un jeune concombre, épluché (facultatif),
* 8 œufs durs, soit un œuf par personne.
* sauce vinaigrette, composée de 4 cuillères à soupe d'huile (par exemple, une huile d'olive vierge très douce), 2 cuillères à soupe de vinaigre de vin rouge et 1/2 c. c. de sel de mer fin.

Préparation :

Enlevez les feuilles de la laitue, lavez-les et coupes-les finement (ceci peut paraitre bizarre, sachant que pendant cette opération la salade perdra une grande partie de ses vitamines, mais il faut se rappeler que la romaine n’est pas la salade la plus délicate, et cette mode de présentation lui permet du même coup de bien s’imprégner de la vinaigrette).
Coupez les oignons (partie verte et blanche), les radis et, éventuellement, le concombre, en rondelles.
Mélangez la laitue avec les autres légumes et, juste avant de servir, avec la vinaigrette. Répartissez dans les assiettes et décorez chacune d’elles avec un œuf dur, coupé en quatre et assaisonné de sel et de poivre de moulin. 

 

Carmen avait pris le soin de nous mijoter pendant 7 heures un plat extrêmement intéressant issu de la région, mariant terre et mer avec cette combinaison réussie de bœuf et d'anchois. 

 
Voici la recette telle qu’elle lui a été transmise :

 L’AIGRILLADE SAINT GILLOISE

"Pour cette recette, Parigos, il te faudra faire un choix et te trompes pas, c’est pas une grillade, donc t’as pas besoin d’emboucaner tes voisins avec le barbecue… Donc commence par prendre un apéro pour t’aider à la réflexion !
Le choix du bœuf ! Et oui, là, il n’est nullement possible d’utiliser de la viande d’une bête estrangère à la France. Le mieux est une bête élevé par nos voisins aveyronnais, nourrie avec de l’herbe qui aura eu droit a un peu de vent de méditerranée. Bon, tu peux aussi prendre une bête élevée en Bretagne, ou en Corse, pour le côté indépendant, fada !
Méfie ! Faut prévoir un gros apéro pour le lendemain car il faut cuire le tout 3 heures pour les 6 collègues qui viennent se fendre le ventre.
Alors donc, il te faut un bon kilo et demi de paleron de bœuf de chez nous autres, si t’as peur d’être trop empéguer tu le fais trancher par ton boucher, sinon tu le fais toi-même, aque ça tu prévois 120 g de Câpres (pour les estrangers c’est un petit légumineux qu’on trouve facilement, mais que je sais pas d’où qu’il est !) 150 g de cornichons (maison c’est mieux, mais t’estrasses pas le cervelet, du magasin c’est bien aussi) 100 g de filet d’anchois à l'huile et de l’huile d’olives de Saint-Gilles bien sûr, 6 gousses d’ail (et te dis pas je vais en mettre moins, tu vas escagasser la recette !) et du persil (plat c’est mieux).
La veille de la cuisson, prépares la marinade. Tu haches Cornichons, câpres, anchois, ail. Tu boulègues le tout, le mieux c’est au pilon en olivier, mais tu peux aussi utiliser le mixeur. Tu mets l’huile qui sent bon la Provence dedans, comme si tu voulais faire un aïoli. Lorsque la préparation est bien homogène, souple comme un poulpe, il faut remplir le faitout en fonte, de la préparation. Soit pas mouligas, dans ta cocotte, tu alternes couches de viandes tapissées de marinade, tu la fais mariner pour la nuit… bon t’as pas besoin de la veiller comme une vierge que tu vas marier à un gardian, mais tu fais gaffe quand même.
Là, tu vas ronquer au lit que demain tu te lèves à l’heure des bious, pour faire cuire la merveille.
Tu te lèves, estourbi par une nuit agitée à courir la nudiste sur la plage de l’Espiguette.
Zou maï, il faut amorcer la cuisson en douceur, l’important c’est le mijotage. La daube doit cuire à feu doux pendant 3h minimum, jusqu’à l’émiettement de la viande. Elle doit être fondante, tu dois l’entendre chanter comme une cigale.
Bon comme t’es parti pour 3 heures de cuissons et qu’il ne te restera que le riz de Camargue à cuire… Enfin, on ne va pas se faire houspiller si tu la sers avec des pâtes ou des pommes de terre, tu penses à l’apéro pour les copains, et si c’est des gros mangeurs, tu peux leur faire une brasoucade pour leur délier la fafatte… mais va pas tuer un âne à coups de figues !
Tu mets la table, et vous vous faites exploser le ventre, accompagné d’un petit rosé en été ou d’un costière rouge aux grands froids.
Comme tout fricassé, elle est encore meilleure réchauffée, n’hésites pas à la préparer la veille. "

2 commentaires:

  1. Oh qu'elle me plait cette recette !!!

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    1. J'aime beaucoup la composition un peu insolite de l'aigrillade. Mais attention, il ne faut pas ajouter du sel à la préparation, et si l'on utilise des anchois salées à la place des anchois à l'huile, il faut veiller à bien les dessaler !

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