Une invitation venue d’un autre couple d’amis nous amené dans un village niché dans les contreforts des Balkans. Ce lieu est très précieux pour moi, parce que c’est ici qu’est née ma grand-mère paternelle. Quand j’étais enfant, elle me racontait souvent quel bel endroit cela était, avec ses jardins où fleurissait la légendaire rose bulgare, à l’origine de la plus prestigieuse huile de rose au monde.
Je n’ai jamais été fan des « maisons de village typiques », mais j’ai adoré celle-là. Les murs d’un blanc éclatant qui contrastait avec les portes et les fenêtres en bois foncé par le temps, le mobilier d’autrefois, le jardin superbement entretenu où étaient éparpillées des poteries en terre cuite, la vaisselle peinte à la main : tout ceci s’intégrait dans un tout harmonieux qui nous a transporté dans un passé idéalisé.
Pendant que nous faisons le tour du jardin, mon attention a été attirée par un tas de silex taillés comme ceux que l’on voit dans les vitrines des musées et j’ai voulu savoir si ce n’étaient pas des outils réalisés par les hommes préhistoriques… Nos amis ont éclaté de rire et nous ont amenés voir les outils magnifiques d’où étaient tombées ces pierres. Ils venaient de deux traîneaux à dépiquer (диканя): des panneaux en bois munis d'éclats de silex taillés que l’on utilisait autrefois pour le battage des céréales. Tirés par des chevaux, on les passait pendant de longues heures sur des gerbes de céréales séchées afin de séparer les graines de la paille.
Dans un autre coin du jardin se trouvaient les deux ruches de la propriétaire. La veille, elle avait sorti la première récolte et nous l’a fait gouter. C’était un miel d’acacia limpide, léger, pas trop sucré et très clair, mon préféré.
Entre temps, nous essayions aussi de surveiller les grillades que nous avons amené pour les poser sur la plancha. Parmi elles se trouvait une spécialité locale incontournable : le kebaptché (кебапче).
C’est une espèce de steak haché en forme de saucisson, normalement assaisonné de poivre noir et de cumin. Pendant notre séjour en Bulgarie, on nous a si souvent proposé, recommandé ou fait goûter de ce saucisson sans peau que je suis restée avec l’impression qu’il est en train d’être érigé au rang de plat national. Personnellement, je ne trouve aucun mérite à ce met sans fantaisie, à part sa faculté à se prêter à la cuisson au gril et sa facilité de préparation (on peut l’acheter tout prêt dans chaque supermarché). Mais sachant que je suis pénible et capricieuse quand il s’agit de nourriture, je me dis que je ferai mieux de me taire au lieu de vous encombrer avec des préjugés… en plus du fait que nous avons participé sciemment à son achat…
Un autre plat typique est venu accompagner les grillades : les courgettes frites. En Bulgarie, on utilise des courgettes à peau vert claire (par exemple, de la variété courgette blanche de Virginie), délicieuses quand elles sont préparées de cette manière.
Courgettes blanches frites
Pour ce plat, il vous faut des courgettes très jeunes. Lavez-les, épluchez-les et coupez-les en rondelles d’une épaisseur d’environ un-demi centimètre. Passez-les des deux cotés dans la farine, puis faites-les frire dans une grande quantité d’huile chaude jusqu’à ce quelles deviennent bien dorées.
D’habitude, on sert ce plat un peu lourd avec une sauce composée de yaourt et d’ail pilé (une gousse d’ail pour un pot de yaourt), fraîche et piquante à la fois.
Wow, looks amazing!!!
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