mardi 6 mars 2012

Aventures gourmandes à Bruxelles. 1ère partie. Le café Bxl & La carbonnade flamande.

L’année dernière, nous avons passé un long weekend à Bruxelles à flâner dans les rues, visiter les musées et les galeries d’art, dévorer (des yeux) les chocolats dans les innombrables boutiques dédiées à cette fin, et faire connaissance avec la cuisine belge grâce à quelques restos sympathiques.

Nous sommes allés ensemble avec un couple d’amis : mon mari et Richard devaient se déplacer pour leur travail, alors Carmen a eu la formidable idée d’avancer le  prétexte que nous devions absolument les accompagner pour faire le tour des magasins de chaussures.  

Pour des raisons pratiques, nous avons réservé un hôtel situé tout près de la Grande-Place : étant donné que beaucoup de fonctionnaires européens quittent la ville pendant le weekend, on peut y réserver de superbes chambres pour une somme tout à fait raisonnable. Mais étonnement, nous ne pouvions pas regagner nos chambres avant trois heures de l’après-midi. Il fallait laisser nos bagages à la réception et allez chercher sans tarder un endroit pour s’asseoir, devant un plat chaud de préférence. Un impératif qui s’imposait par le fait que nous nous sommes tous levés à quatre heures de matin pour traverser toute la France, en ayant pour seule consolation les pâles et tristes croissants du bar du TGV.

Nous nous sommes donc retrouvés pour la première (mais pas la dernière) fois sur la Grande-Place. A ma grande surprise, la ville de Bruxelles que j’imaginais sobre à la manière plutôt nordique, c’est avérée très animée, bruyante et baroque. Ceci se voit idéalement dans ce quartier qu’on appelle « le Ilot sacré », dont les édifices ont été construits à nouveau par des architectes italiens au XVIIIème siècle, après leur destruction par les bombardements français.


Juste après avoir traversé la place, les hommes sont entrés d’un pas décidé et ne supportant aucune contestation dans le premier resto qui se trouvait sur notre chemin. Peut-être un peu déconcerté par le fait que l’endroit s’appelait « Le Café de Bruxelles »**, ou peut-être tout simplement parce qu’il a voulu entamer la conversation, Richard à lancé à la première personne venue nous accueillir un « Monsieur, est-ce que vous avez ici quelque chose à manger ? » et a reçu en réponse un bien mérité « Non, ici on vend des chaussures ! ». Nous avons tout de suite éclaté de rire : ça correspondait bien au prétexte que nous avions imaginé pour justifier notre venue.


Après ce début tumultueux, le serveur s’est avéré très aimable ; d’ailleurs, nous étions très bien accueillis dans tous les restos où nous avons mangé : rien à voir avec le personnel souvent ouvertement désagréable qu’on est obligé d’affronter dans le sud de la France.


Malgré son nom, « Le Café Bxl » rappelle plutôt une brasserie, avec son ambiance conviviale mêlant tradition et modernité, son bar bien garni de bières (belges !), son mur malicieusement décoré d’ardoises d’écolier couverts de dessins à la craie par les visiteurs plus au moins inspirés (mention spéciale à l’ardoise avec la chope de bière et son titre « Ceci n’est pas une bière »), et son menu constitué essentiellement de typiques plats belges pour un prix raisonnable.



Mais sans conteste, son plus bel atout reste la très belle vue qu’il offre sur les façades dentelées des édifices sur la Grande-Place.


J’ai commencé l’exploration des innombrables bières belges en demandant une « Mort Subite ».



En réalité, il s’agit d’une marque de bière à fermentation spontanée de type lambic. Je l’ai beaucoup aimé, lui trouvant un arôme de caramel sans le goût sucré. Malheureusement, je n’ai pas pu retenter l’expérience : je n’ai trouvé cette bière nulle part ailleurs. Maigre consolation : il ne m’en restait plus qu’environ 399 autres à tester !

Avec les bières sont venus les petits pains et le beurre qu’on sert habituellement dans un joli récipient en porcelaine. C’est un simple rituel qui nous a accompagné dans tous les endroits où nous avons mangé pendant notre séjour, et auquel je me suis dangereusement habituée.


Les croquettes de crevettes, croquantes à l’extérieur et molles à l’intérieur, sont le plat typique du Bruxelles. Si vous êtes plus curieux qu’affamés, n’hésitez pas à le goûter.


Les hommes se sont montrés plus malins, en commandant une succulente carbonnade flamande (recette à la fin de l'article) qui est venue escortée d’une montagne de frites.

Le soir même, nous avons partagé nos premières impressions de la cuisine locale avec des amis bruxellois, Patrick et Myriam. J’ai exprimé mon étonnement sur le fait que les croquettes de crevettes étaient molles à l’intérieur et que je m’attendais à une texture plus sèche. Myriam m’a rassuré qu’elles sont toujours comme ça, mais la quantité des crevettes qu’on met dedans varie selon la qualité du restaurant … et le prix du plat ...

De son côté Patrick s’est lancé, de la hauteur de ses deux mètres, dans une explication détaillée de la technique de la carbonnade. Pour la préparer, nous a-t-il dit, on a besoin de quatre personnes : une pour ranger dans la casserole la viande de bœuf et tout le pain rassis qu’on peut trouver à la maison avant d’arroser tout cela de bière (pour illustrer cette dernière opération, il a serré ses imposantes mains en poignées devant la poitrine, avec les pouces pointés vers le sol), et trois autres pour jouer aux cartes avec elle toute la nuit pendant que le plat mijote sur le feu.


Enfin, nous en avons profité pour faire connaissance avec les gaufres bruxelloises, tout en légèreté et en finesse.


** Rectification du mars 2014 : Le café BXL n'existe plus ; à cet endroit se trouve actuellement le Hard-Rock Café Bruxelles.

Vous pouvez voir également :

Bruxelles-2 : Quelques nouvelles adresses & quelques rectifications




Ma carbonnade flamande

Pour 6 – 8 personnes :

1,5 kg de viande de bœuf (gîte, paleron, macreuse,...) coupé en tranches épaisses – 6 oignons émincés - 5 gousses d'ail émincées - 20 g de beurre -  1 bouquet garni - 2 bouteilles (1 l) de bière brune (de type Leffe) - 3 c. s. de vergeoise brune (ou de cassonade) - 3 c. s. de vinaigre de vin – 1 c. c. de sel – du poivre noir fraichement moulu, selon le goût – 2 clous de girofle (facultatif) - 8 tranches de pain d'épice ou de pain rassis – 50 g de moutarde.

Préparation :

Dans une cocotte, faites dorer les tranches de viande dans le beurre fondu (moi, j’utilise de l’huile d’olive). Ajoutez les oignons émincés et l’ail. Mélangez bien et laissez cuire environ 5 min en remuant, ou jusqu’à ce que l’oignon devienne translucide. Ajoutez le sucre et laissez caraméliser 1 - 2 minutes. Déglacez avec le vinaigre. Mélangez et laissez les vapeurs acides s'évaporer. Arrosez avec la bière, assaisonnez avec du sel et du poivre et ajoutez le bouquet garni. Mélangez de nouveau. Posez sur la surface les tranches de pain d’épices (ou de pain rassis) tartinées de moutarde. Laissez mijoter 2h30 – 3 heures sur feu doux, ou mettez la cocotte fermée dans le four. A la fin de la cuisson, mélangez bien à une température plus élevée pour faire épaissir la sauce. 
Servez la carbonnade avec des pommes de terre vapeur, des cubes de pain d'épices grillés, ou avec des frites.



2 commentaires:

  1. Je pars pour Bruxelles demain, votre reportage m'aide énormément, grand merci !

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    1. Je suis revenue de Bruxelles il y a deux semaines, mais je n'ai pas encore trouvé le temps pour faire quelques ajouts et corrections à ces reportages. Je tiens à vous prévenir que le Café Bxl n'existe plus - maintenant, c'est le Hard Rock Cafe qui a pris sa place.

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