Cette partie de notre road trip n’est ni
la plus intéressante, ni la plus photogénique, mais elle est surement l’une des
plus « exotiques » et, étant donné l’absence d’informations sur ce
coin d’Europe, j’ai pensé que ce billet pourrait s’avérer utile pour ceux qui
aimeraient se lancer dans une aventure similaire. Et petit à petit, je me suis aperçue que j'avais beaucoup de choses à dire ...
Le territoire de la Croatie possède une forme
de fer à cheval, avec une partie longeant l’Adriatique et une autre s’étirant
en direction des Balkans. La côte croate est surement très jolie, mais la
partie qu’on traverse en direction des Balkans et qu’on voit de l’autoroute n’a
rien de captivant. On voyage dans un pays plat (comme autocollant, je vous l’ai
dit …) où rien n’accroche le regard. Il n’y a que des champs de maïs à perte de
vue, et parfois des petits bosquets, des clochers d’églises lointaines et des
maisons inachevées mais habitées (quelque chose qui n’a rien d’exceptionnel dans les
Balkans).
À l’approche de la frontière avec la Serbie, il y avait jadis des
forêts vastes et belles, mais leur surface a considérablement diminué, et elles
sont remplacées par des plaines désolées me rappelant les forêts dévastées par
l’ouragan Katrina à proximité de la Nouvelle Orléans.
Nous avons cependant remarqué
au moins deux améliorations depuis l’entrée da la Croatie dans l’Union
européenne : les montants des taxes de l’autoroute (ainsi que ceux des
carburants) sont déjà clairement affichés en euros (les payements en euros sont
acceptés partout sur l’autoroute, bien qu’on vous rend des kunas, la monnaie
locale), et j’ai aperçu quelques bâtiments hi-tech nouvellement sortis de terre.
De plus, les autoroutes – qui étaient en cours de construction lors de nos
précédents passages - sont maintenant en parfait état.
Selon le jour de la semaine et de
l’heure, le passage de la frontière avec la Serbie peut prendre de quelques
dizaines de minutes à quelques heures. Nous avions entendu plein d’histoires à nous
dresser les cheveux sur la tête (pour des policiers et des faux-policiers qui
arrêtent les voitures sans raison afin d’extorquer des pourboires aux
chauffeurs ou carrément pour les braquer), mais nous n’avons jamais eu aucun soucis.
Cette fois, on nous a même distribué un imprimé nous expliquant qu’il faut
lutter avec la corruption et nous indiquant certains règles de la circulation :
par exemple, le fait de ne pas posséder une trousse de secours et des ampoules
de rechange pour les phares serait passible d’une amende (payable uniquement
dans un bureau de police !), et la vitesse autorisée sur les autoroutes serait
de 120 km/h. Bon à savoir, l’euro est accepté partout sur l’autoroute en
Serbie.
Partis de bonne heure de Ljubljana,
nous sommes entrés en territoire serbe peu après midi. Il fallait mieux nous
arrêter pour déjeuner avant d’arriver au niveau de la ville de Belgrade, sur
une des petites aires ombragées avec une-deux tables de pique-nique et rien
d’autre (bien qu’elles soient en général très mal ou pas du tout indiquées) ;
plus tard, on trouve des stations-services absolument civilisés où l’on peut s’asseoir
et déguster quelques spécialités locales (comme le burek, un feuilleté au fromage et/ou légumes verts),
mais la climatisation n’est pas toujours assez puissante (le jour de notre
passage, il faisait toujours 39°C !) et dehors, il n’y a aucun ombre sous
laquelle laisser la voiture se reposer.
Nous avons vu Belgrade deux fois, à
l’aller et au retour. Cependant, à l’aller nous nous sommes fait avoir comme des
touristes, piégés par un panneau qui nous a fait contourner la ville ;
jusqu’à là, il n’y a rien de mal, sauf que nous nous sommes retrouvés à être
dans la seule voiture qui avançait à 30 km à l’heure entre les gros camions dans
un épais nuage de poussière. Au retour, nous avons tranquillement traversé la
ville - qui a beaucoup changé.
Au cours de notre premier passage il y a dix
ans, nous étions un peu effrayés de voir des traces de tirs sur les bâtiments
délabrés. Maintenant, tout cela n’est qu’un souvenir, du moins sur l’artère
principale.
Ici, nous étions toujours impressionnés par un immense bâtiment disgracieux qui vit
sa deuxième jeunesse sous ses habits de publicités, et par les immeubles sans
âme pouvant abriter chacun la population d’une petite ville.
Mais on passe
également à côté d’une cité flambant neuve, toute en verre et en métal poli, et
on aperçoit une très imposante nouvelle église au loin.
Après Belgrade, il faut rouler avec une
grande prudence : les panneaux de signalisation se contredisent, des puissantes
voitures noires dépassent à toute vitesse des bus et des poids lourds qui
refusent de se laisser faire, et se retrouvent brusquement en face des voitures
sorties des usines au cours de l’apogée de la guerre froide … De plus, des gros
travaux sont entrepris en même temps sur plusieurs tronçons de l’autoroute
qu’on est en train à la fois de construire, d’élargir et de déplacer (et j’ai
envie d’inviter les auteurs du petit imprimé de me montrer comment rouler à 120
km/h !).
Petit à petit, on s’enfonce dans la montagne des Balkans, la
route devient tantôt dangereuse (surtout pour les riverains : elle passe à
travers des villages qui sont restés figés dans les années 50 …), tantôt
pittoresque.
Encore une quinzaine de tunnels (en
bien meilleur état qu’il y a des années, bien que toujours non-éclairés), et on
approche la frontière bulgare. Ici, pas de conseils spécifiques à vous donner,
les files d’attente sont très longues (on
entre à nouveau dans l’Union européenne …) et c’est toujours la file d’à côté
qui avance plus vite … Une fois après avoir traversé la douane, il ne faut
surtout pas oublier d’acheter la vignette permettant d’utiliser les autoroutes
bulgares, et de s’armer de patience, car la route est en parfait état mais,
sans aucune raison, la vitesse est limitée à 60 km/h et les contrôles radar sont
très fréquents.
Merci beaucoup pour tous ces détails pratiques !
RépondreSupprimerC'est un plaisir !
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